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Julien Allemand, président AS Beaulieu

En grosse difficulté en championnat, nous sommes allés à la rencontre du président Julien Allemand. Il nous livre un large tour d’horizon de son club. beaulieu-logo

Julien, vous venez de goûter à la 1ère victoire de la saison à Auzon Azerat en coupe Haute-Loire, ça doit faire plaisir ?

Oui, elle arrive au bon moment. Il y a eu une prise de conscience collective durant la semaine. Nous avons organisé un repas où nous avons mis à l’honneur notre bénévole de l’ombre et arbitre : Patrice Beurlat. Cela a été pour nous l’occasion de se dire les choses, en évoquant l’avenir du club, les jeunes, les résultats actuels.

Remise du maillot par le capitaine Loïc Bérard
Remise du maillot par le capitaine Loïc Bérard

 

A Auzon Azerat, nous n’avons pas fait un grand match. Nous avons encore manqué de réussite en début de match mais nous avons réussi à revenir au score pour finir par passer devant. L’équipe adverse a tapé le poteau dans le temps additionnel… peut-être un signe que ça va tourner !

C’est un match que nous avons gagné avec la tête.

L’équipe est en grosse difficulté en championnat avec  7 défaites consécutives, comment expliques-tu ce début de saison ?

Je m’y attendais un peu… On va dire que jusqu’au 14 juillet, j’étais serein puis nous avons eu un enchainement de mauvaises nouvelles. Deux joueurs majeurs nous ont quittés dans les dernières heures du mercato : Dylan Servel qui était l’avenir du club et un joueur sur lequel je comptais vraiment m’appuyer pour le nouveau projet. Il a préféré rejoindre Rosières en 2nde division pour jouer avec les copains ; et Erkan Dédé qui a opté pour son club de cœur : Brives-Charensac.

Le mois d’aout a été catastrophique, Quentin Pouderoux, notre nouveau gardien s’est blessé, il revient tout juste à son meilleur nouveau. Edin Klajic qui devait nous apporter de la puissance s’est rompu le tendon d’Achille et nous avons perdu dans la même période quatre joueurs expérimentés : Bertrand Rivet qui a pris du recul avec le football à notre grand regret, Florent Sabatier, notre maitre à jouer, pour toute la saison (rupture des ligaments), Aldric Bérard qui n’a fait qu’une mi-temps et Maxime Arnaud jusqu’à décembre.

De plus, Charly Ikomb, qui devait nous apporter une plus-value, n’a pu faire qu’un seul match, embêté par des problèmes cardiaques.

Du coup, le groupe a pris un coup moralement. Les anciens pensaient pouvoir prendre un peu de recul… mais les circonstances en ont décidé autrement.

On s’est retrouvé à aligner une équipe en fin de cycle qui n’était pas prête mentalement à refaire une saison de plus les efforts nécessaires pour bien figurer en district 1.

Très clairement, moi le premier, les cadres de l’équipe, ne sont pas à leur niveau.

Les jeunes appelés en équipe première comme Nadir Nour, Killian Jouve, Senadin Blazevic, Adem Mujkanovic, Enver Blazevic, Mickael Vallee, Loris Delsarte n’ont pas bénéficié de conditions favorables pour faire leurs premiers pas. Ils sont encore trop tendres pour ce niveau, ce qui est tout à fait normal, c’est difficile de vraiment les lancer quand les résultats ne sont pas là.

Et comme souvent dans ces cas-là, rien ne sourit, nous avons manqué de réussite sur nos premiers matchs avec des occasions inratables manquées, des csc, des buts gags… Je pense que nous sommes passés totalement à côté de deux matchs, à Aurec et à St Just St Didier mais nous aurions pu obtenir des résultats plus favorables contre Arsac, Retournac et Loudes. De mon point de vue Chadrac et Blavozy, nous étaient supérieures.

Est-ce que le groupe est toujours solidaire et concerné ?

C’est la grande force de cette équipe et de ce club. Il n y a jamais eu un mot de travers au sein du groupe. Aucun entrainement n’a été annulé par manque d’effectif, bien au contraire, nous oscillons entre 15 et 25 joueurs présents. Le repas que nous avons fait la semaine dernière montre que les mauvais résultats n’ont pas d’impact sur notre amitié.

Néanmoins, il y a par moment une certaine forme de fatalité. On vient s’entrainer pour s’entrainer pas pour préparer un maintien. Les cadres doivent hausser le ton.

Dernièrement suite à un sondage, 76% des personnes pensent que vous êtes déjà condamnés, ça doit forcément toucher les joueurs ?

Oui et non. Ça touche, parce qu’on aime notre club, et qu’on n’aime pas le voir dans cette situation. Après si descente il y a, ce n’est pas une catastrophe, ça pourrait nous permettre de repartir sur un nouveau cycle de joueur, plus jeune, à un niveau où il sera plus facile de les intégrer, où on pourra mixer plus facilement les générations et gagner des matchs en pratiquant un football plus accès sur la possession de balle.

On sait que si descente il y a, ce sera forcément très dur de remonter à moyen terme en district 1.

Dans nos têtes, on est un peu entre ces deux positions, tout mettre en œuvre pour se maintenir ou jouer un peu plus relâcher, descendre pour mieux repartir. La problématique actuelle est là.

Il va falloir choisir rapidement et s’y tenir, les quatre ou cinq équipes devant nous, ne sont pas si loin. Nous allons récupérer du monde à la trêve, nous avons pour habitude de faire une bien meilleur deuxième partie de saison, rien n’est perdu.

C’est le groupe qui a les clés en main, nous avons l’effectif et la mentalité pour nous maintenir, il suffit de le vouloir vraiment, d’en être convaincu et de « se faire mal ». Là encore, les cadres doivent assumer leurs rôles.

Gros déplacement face à la réserve de Brioude ce week-end ?

C’est une équipe qui nous réussit, contre laquelle nous réalisons souvent des bons matchs. La semaine d’entrainement sera déterminante pour voir si notre victoire en coupe était un feu de paille ou le véritable début de notre saison. On se doit de faire plus d’effort la semaine et en match. Nous avons les capacités pour réaliser des prestations bien meilleures, le tout s’est de ne pas être fataliste.

En tant que président depuis cette saison comment ça se passe ?

Beaulieu

C’est un boulot à plein temps !

C’est difficile de concilier la vie professionnelle et familiale en même temps. Avec quatre enfants à s’occuper dont deux en bas âge, il faut arriver à s’adapter, les temps de repos sont rares ! Ma compagne me soutient, sinon ça aurait été impossible à gérer.

Cela demande d’être disponible, d’autant plus que je continue à jouer, mais je me rends compte qu’il est difficile d’assumer les deux rôles le jour du match. J’ai plus tendance à penser à l’extra-sportif (Accueil des équipes, de l’arbitre, tablette, paiement des arbitres, trouver des arbitres de touche pour chaque week-end…), qu’à me concentrer sur mon match. Je suis devenue plus dirigeant que joueur, et ça le niveau district 1 ne le permet pas.  Je vais devoir aborder mes matchs différemment.

C’est le gros point noir hors football, nous manquons de dirigeants pour l’accompagnement des équipes (assistant, et arbitre de touche et de centre), c’est le point sur lequel je n’arrive pas à avancer et qui me complique la tâche.

Difficile d’être président et de jouer en même temps !

Même si c’est difficile, c’est un rôle que j’apprécie. J’ai l’impression qu’on avance,  c’est dommage que les mauvais résultats cachent tout le travail qui a été réalisé derrière. Dans le football, on ne retient que le résultat, je suis en train de le vivre ! Malheureusement, le quotidien passe avant le projet sur le long terme.

Il faut parfois savoir se poser et regarder tout ce que l’on a fait et s’en satisfaire et regarder ce qu’il reste à faire sur le long terme pour pérenniser el club. J’arrive dans une période où le club est en pleine mutation notamment par la fin d’une « génération dorée » de joueurs à Beaulieu, il y a donc beaucoup de nouvelles choses à gérer. Le message c’est de penser le club pour l’avenir et moins pour le quotidien.

J’ai trois fiertés depuis la reprise du club :

– La première, c’est que l’A.S. Beaulieu existe toujours. Il y a 6 mois, nous n’étions pas sur de repartir. Nous sommes encore là, et le nombre de licencié a augmenté, le club a rajeunie, nous arrivons à attirer de nouveaux joueurs, nous sommes encore en vie. Ce qui est important, c’est que le club existe toujours pour maintenir une vie sociale, il me semble que le nombre de spectateur augmente malgré nos résultats.

– La deuxième, c’est que nous avons en 6 mois progressé sur différents points :

·         Nous offrons dorénavant un casse-croute à nos équipes et aux adversaires à chaque match grâce au travail entrepris par Romain Casties.

·         Nous avons réussi à sauvegarder notre buvette qui était fortement menacée grâce à l’implication de trois nouveaux dirigeants : Paul Casties, Philippe Raffier et Nicolas Soares.

·         Nous avons créé un troisième vestiaire, notamment grâce à Jordan Aissani, Lionel Suc et Enver Blazevic ce qui nous permet d’être dans de meilleurs conditions le week-end. La pelouse de notre terrain s’est considérablement améliorée grâce à un partenariat avec la mairie de Beaulieu.

·          Les manifestations que nous avons proposé (Vogue, Euro 2016, Tournoi, Pétanque) portés par Mathieu Coste et Loic Bérard ont été porteuse d’un point de vue financier mais aussi et surtout dans la vie du village.

·         Nous sommes impliqués dans la vie de nos équipes féminines (Seniors et U12 U15) avec Jean-Yves Testud, Lucie et Charly Rivaud, on essaie de laisser personne de côté.

·          Les finances gérées par Jean-Paul Arnaud sont au beau fixe et Thierry Redon répond présent quand on est vraiment en difficulté.

·         Sylvain Galli fait un travail remarquable avec les vétérans et dans la vie du club avec pour la première fois une tombola durant le match, l’annonce des équipes, la mise en place du ballon du match.

Beaulieu 1
Sylvain Galli (Gardien) avec les vétérans, la bonne pioche de Beaulieu côté dirigeant !

 

– La troisième, qui me tenait à cœur, dans la situation de la France actuellement, c’est d’avoir pu faire venir des joueurs de nationalités différentes. Nous présentons des équipes cosmopolites avec des joueurs d’origines bosniaques, serbes, portugaises, magrébines, françaises. Malgré nos cultures différentes, nous arrivons à jouer tous ensemble, je suis personnellement très fier de ça.

Des joueurs qui n’étaient pas convoqué le week-end car nous étions trop nombreux ont accepté d’arbitrer, c’est à l’heure actuelle vitale pour le club, et une grande aide pour moi. Ce n’est pas toujours facile à faire comprendre mais le projet du club doit en passer par là pour le moment.

Un dernier mot ?

Nous organisons le samedi 3 et dimanche 4 décembre le marché de Noël de Beaulieu au stand de tir avec une quarantaine d’exposant. Samedi soir, un repas de Noel pour 13 euros est prévu (Réservation au 06 81 19 29 15). Dimanche matin, trippes, huitres pour les grands et lâcher de ballon avec le Père noël pour les petits, calèche et vente de sapin.

Peut-être que nous ferons forfait ce week-end là car l’ensemble des joueurs seront mobilisés sur cette manifestation destinée à faire vivre le village. Je découvre la gestion d’un club avec d’un côté le sportif et l’extra-sportif mais où les deux sont indissociables pour réussir.

Nous sommes toujours à la recherche de personnes qui souhaiteraient suivre nos équipes seniors les week-ends ! En attendant, Beaulieu sera toujours là, quoiqu’il arrive !!!

Merci à Haute-Loire Football pour leur professionnalisme et de rendre visible le football amateur dans notre petit département, bon vent à ce projet ambitieux !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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