Arbitrage: Portrait du président du CDA, Stéphane Pouzols !

Nous vous proposons un long portrait de Stéphane Pouzols, président de la Commission Départementale des Arbitres !

Stéphane, tu es le nouveau président de la Commission Départementale des Arbitres en remplacement de Lilian Jury, quelles sont tes missions ?

Lilian Jury est resté pas mal d’années à la tête de l’arbitrage en Haute-Loire, j’ai eu la chance de travailler dans son équipe pour ensuite lui succéder. Les arbitres de la Haute-Loire et Auvergnats lui doivent beaucoup.

Une des missions principales est de former des arbitres pour augmenter ou du moins essayer de conserver le même effectif chaque saison. Les clubs, pour être en règle au regard du statut de l’arbitrage, doivent avoir dans leur effectif, un certain nombre d’arbitres suivant le niveau de compétition de leur équipe première.
Il manque quelques arbitres en District puisque nous ne pouvons couvrir toutes les rencontres.

Il faut aussi organiser des stages de remise à niveau pour s’informer des nouvelles lois du jeu, des tests physiques, s’occuper des désignations avec tous les aléas que cela comporte, organiser des stages d’observateurs, désigner aussi les observateurs sur des rencontres pour établir un classement d’arbitres chaque fin de saison.
La commission des arbitres, composée d’une douzaine de personnes, se réunit 7 à 8 fois par saison mais entre chaque réunion beaucoup de travail est réalisé mais cela reste transparent.
Tout le monde remplit parfaitement son rôle.

Il y a beaucoup de préjugés sur les arbitres notamment qu’ils ne sont pas ouverts à la discussion, qu’ils sont dans leur monde à eux…Quel est ton avis là-dessus ?

Chacun a sa propre personnalité, mais il y a discussion et contestation et ce n’est pas du tout la même chose. Un joueur qui arrive en râlant aura du mal à avoir une discussion constructive avec un arbitre de même que si l’arbitre est agressif, la discussion tournera court aussi.
Mais ce serait aussi bien si chacun réalisait des efforts.

Les arbitres ne devraient-ils pas débriefer après les matchs avec les coachs et/ou capitaines des 2 équipes afin de faire redescendre la pression le cas échéant ?

Il y a quelques saisons, le district avait essayé de mettre en place ce genre de chose. En Élite, cela s’est assez bien déroulé mais en Promotion les discussions déviaient systématiquement sur des reproches ce qui augmentait la pression, donc le test n’a pas été très convaincant.

Quel est le niveau d’arbitrage en Haute-Loire ?

Les clubs nous envoient des candidats, nous essayons de les former du mieux possible avec une formation initiale proposée par la FFF.
Depuis quelques saisons, l’accent est mis un peu plus sur la partie pratique.
L’arbitre essaye ensuite de s’adapter et de prendre de l’expérience au fil des rencontres, un peu comme un joueur qui débute. Certains ressortent du lot de suite et d’autres mettront un peu plus de temps.

Que dirais-tu à un jeune qui hésite à se lancer et quelle est la procédure pour devenir arbitre ?

Personnellement, j’ai commencé l’arbitrage à l’âge de 16 ans et l’arbitrage restera toujours pour moi une leçon de la vie. Cela permet de vaincre sa timidité, de prendre confiance en soi et d’apprendre à gérer pas mal de situations inattendues…
Je suis également certain, qu’en tant que joueur (Niveau PHR à Saint-Paulien), je n’aurai jamais eu la chance de jouer aux différents niveaux auxquels j’ai arbitré.

Pour devenir arbitre c’est très simple, actuellement en un mois il est possible de suivre une formation et de commencer à officier sur les terrains de football.
Depuis 2 saisons, une nouvelle formation théorique et pratique est mise en place sur 2 week-ends et un examen théorique final permet d’en valider ou pas sa réussite.

Pour les arbitres jeunes, moins de 20 ans, un stage en internat de 3 jours pendant les vacances scolaires de Toussaint, peut leur permettre de devenir arbitre officiel.
L’arbitrage, avec la feuille de match informatisée, se modernise et dans ce domaine la majorité des jeunes s’en sortent plutôt pas mal.

La vidéo pour ou contre ?

A un certain niveau, ce n’est plus un match de football mais du spectacle et du business donc la moindre erreur coute très chère. Nous avons vu lors du match test entre la France et l’Espagne que la vidéo pouvait changer totalement le sort d’une rencontre…
Je me mets à la place d’un arbitre assistant qui accorde un but à la 5ème minute alors que la vidéo montre qu’il y avait hors-jeu et que le but est refusé…le reste de la partie ne doit pas être facile à gérer.

A notre niveau, je pense que le football doit avant tout rester un sport loisir et, comme un joueur peut se louper sur un tir ou un penalty, l’arbitre a aussi le droit de se tromper également sur une décision.

Le terrain te manque-t-il ?

Étanttoujours arbitre en activité, je ne peux pas encore dire que le terrain me manque…mais la retraite sportive s’approche d’année en année.

Quel est ton meilleur moment d’arbitrage de ta carrière ?

Il y en a beaucoup puisque j’ai dépassé la barre des 1000 matchs, mais durant la saison 2003-2004, lorsque j’étais candidat arbitre assistant F3, j’ai eu la chance d’arbitrer 3 matchs en National : à Cuiseaux-Louhans, à Bourg-en-Bresse et à Nîmes.
Ce 10 janvier 2004 au Stade des Costières à Nîmes devant plus de 5000 spectateurs, le match Nîmes – Bourg-Péronnas (3 – 1) restera pour moi un grand moment.

Au niveau départemental, je n’oublierai jamais la finale de la Coupe de la Haute-Loire comme Central Aurec – ESMY à Vorey en Juin 2002 et celle comme arbitre assistant Saint-Just Saint-Didier contre Blavozy en Juin 2008, deux grands souvenirs dans ma carrière.

Pour cette saison, je retiendrai le match de R1 comptant pour l’accession en National 3 : Thiers – Montluçon qui s’est déroulé lors de l’avant-dernière journée devant les yeux d’Aimé Jacquet.

Une anecdote ?

Souvenir d’un match de préparation de l’équipe professionnelle de Montpellier au Chambon sur Lignon.
Roland Courbis, entraineur des montpelliérains, voulait faire travailler le hors-jeu à son équipe.
Il avait donc fait la demande à la ligue pour avoir deux arbitres assistants officiels (Sébastien Boyer et moi-même avons donc assisté Coach Courbis qui lui arbitrait au centre).
Un grand moment de football…