National: Philippe Thiébault (Le Puy Foot) « Le National, c’est un autre monde. »

Auréolé du titre de Champion de N2 la saison passée, Le Puy Foot a donc accédé au National, le troisième niveau français. Les Ponots occupent actuellement la dernière place à un tiers du championnat. Les dirigeants ne sont pas restés les mains dans les poches et se sont montrés actifs en faisant signer 4 recrues dernièrement. L’occasion de faire un bilan de ce début de saison avec Philippe Thiébault, membre du comité directeur, qui en a profité pour rétablir certaines vérités… Long entretien.

Philippe, quel bilan fais-tu au tiers du championnat ?

Nous avons déjà joué 11 matches et le bilan est décevant, nous avions anticipé certaines choses en amont mais la réalité est tout autre. Le fossé est tout simplement énorme entre la N2 et le National que ce soit structurel, sportif et financière.

Sur le plan sportif, la victoire de Bastia-Borgo était l’arbre qui cachait la forêt. Il faut être réaliste, nous avons de la qualité mais c’est insuffisant à ce niveau.

Annoncer la ligue 2 dans les 3 ans, n’était-ce pas prématuré ?

Non pas du tout, ce niveau est trop exigeant et faut donc y rester le moins longtemps. Nous avons des contraintes professionnelles avec un statut amateur donc c’est compliqué. Il faut savoir que les clubs qui descendent de Ligue 2 conservent leur statut professionnel pendant deux ans et continuent donc à percevoir des droits TV, par exemple, et sont par conséquent avantagés.

Se maintenir est primordial car avec les prochains droits TV, qui ont atteint un record (1,153 milliard d’euros par an pour la période 2020-2024 à Mediapro), le National va bénéficier de retombées substantielles.

Es-tu satisfait du recrutement du début de saison ?

Tout d’abord, nous avons déjà conservé l’ensemble du groupe N2, c’était une volonté du club et de Roland Vieira. Nous respectons donc nos engagements. Après, la question était de savoir si ce groupe était taillé pour le National. Je rappelle que certains nous ont rejoint en CFA2 il y a 5 ans et ils n’avaient pas 20 ans.

Soyons lucide, la saison dernière, nous sommes montés avec un point d’avance et n’avons pas dominé le championnat, loin de là.

Nous avons choisi d’étoffer le groupe car c’est une saison à 34 matches. Six joueurs ont donc signé à l’inter-saison avec, il faut le reconnaître, des erreurs de casting pour certains. De toute manière, il y a toujours une part d’inconnu dans le recrutement.

Il a fallu compenser le départ de Allevinah, d’où l’arrivée de Fleury.

Nous avons quand même joué de malchance en ce début de saison, Touré a pris 7 matches de suspension et Perrot s’est blessé jusqu’à la trêve, dans un secteur qui finalement est le plus fragile.  C’est pour cette raison aussi que Mbow a signé rapidement.

Des joueurs sont arrivés récemment au nombre de quatre, pour quelles raisons ?

Soit on ne faisait rien en espérant que tout s’arrange, soit on prenait le taureau par les cornes pour changer les choses, c’est la deuxième option que nous avons choisie.

Avant le match catastrophique de Quevilly-Rouen, la décision était prise de réajuster l’effectif, disons que ce match nous a confortés dans cette idée.

Force est de constater que le groupe aurait du mal à se maintenir, les résultats le démontrent. Tous les joueurs, et je tiens à le souligner, ont eu leur chance dans le groupe.

Conséquence, des joueurs ont été écartés du groupe ?

En effet, Roland Vieira voulait apporter du sang neuf et une nouvelle dynamique au sein de l’effectif. Certains n’entraient pas dans ce cadre et ont donc été écartés du groupe, tout à fait.

Ils sont à la disposition de la réserve qui évolue en N3 et ne reviendront pas dans le groupe, c’est définitif. Nous respecterons nos engagements mais ces joueurs disposent d’un « bon de sortie ».

Quelle est le statut des joueurs qui composent le groupe National ?

Nous avons 26 joueurs sous contrat, 23 fédéraux et 3 amateurs. Clairement, leur métier est de jouer au football. Certains ont souhaité en plus s’investir dans le club comme éducateurs, d’autres dans la logistique.

Quatre nouveaux joueurs ont intégré l’effectif, sous quelle forme ?

Ce sont des prêts, des opportunités à saisir par l’intermédiaire de notre réseau. Nous sommes soumis à des contraintes budgétaires de la part de la DNCG, qui vérifie au centime près notre masse salariale. Nous ne pouvons pas faire n’importe quoi. Quand on nous propose un prêt, nous regardons forcément les qualités du joueur mais également l’aspect financier.

D’autres arrivées sont-elles à prévoir ?

Nous allons travailler avec le groupe actuel, nous verrons à la trêve. Après, si départ il y a et une opportunité se présente, nous réfléchirons.

Beaucoup de gens réclament la tête du coach, qu’en est-il ?

Voilà un point important, jamais il n’a été question de se séparer de Roland Vieira ! Et puis le remplacer par qui ? Le problème n’est pas le coach mais le niveau en terme de qualité du groupe.

Je vais tout de même rappeler que Roland a repris l’équipe il y a 6 ans en CFA2 et que nous sommes aujourd’hui en National, qu’il découvre aussi.

Une date de livraison pour la nouvelle tribune ?

Normalement, la tribune, le club house et les vestiaires seront livrés fin janvier et le reste fin février.

J’en profite pour dire que le prix des places restent inchangés, 4€ en pourtour et 8€ en tribune, contrairement à ce que j’ai pu entendre.

Un mot sur le club en général ?

Les effectifs ont augmenté, nous souhaitons maintenir la N3, les U19 et faire monter en National les U17.

Le foot féminin est en plein développement grâce à un super travail d’Elsa Chany et Marc-Antoine Brihat. D’ailleurs, nos souhaitons que notre équipe fanion atteigne les barrages cette saison.

L’obtention de la « Licence Fédérale » est un de nos axes prioritaires également, c’est très important dans le cadre de la redistribution des droits TV.

La coupe de France, un objectif ?

Il est évident que cela crée de l’engouement, qu’il y a un aspect économique à ne pas négliger. Maintenant, je préfère me ridiculiser à Ytrac et me maintenir en National.

Que passerait-il en cas de descente en N2 ?

Ce serait tout simplement une catastrophe…mais on va se maintenir !