Portrait

Portrait: Dominique Cuoq, arbitre !

Nous vous proposons un portrait de Dominique Cuoq, arbitre depuis de nombreuses années !

Dominique, comment t’es venue cette passion de l’arbitrage et peux-tu nous présenter ton parcours ?

On ne devient pas arbitre par passion, mais on le reste par passion.
J’ai commencé l’arbitrage pour aider mon club, ensuite j’ai trouvé beaucoup de plaisir à faire cette activité. Ayant commencé en jeunes, j’avais l’occasion d’arbitrer des rencontres de jeunes « Ligue » qui avaient un bon niveau technique et qui étaient très agréables.

Ensuite j’ai réussi l’examen de Ligue, puis le concours de Jeune Arbitre de la Fédération et cela ma permis d’arbitrer à 20 ans des rencontre U17 comme St Etienne-Marseille, Lyon-Toulon… Ce niveau est très intéressant et les rencontres sont très enrichissantes.

De là, la passion est née. J’ai ensuite gravi tous les échelons régionaux et réussi le concours pour être arbitre de la fédération. Je suis resté 2 années à ce niveau, mais malheureusement une observation sur un match sans carton m’a été fatale et je suis revenu au niveau ligue. J’aurai pu basculer à la touche pour faire éventuellement une belle carrière en tant qu’assistant en Ligue 2 voir Ligue 1, mais je préfère largement la fonction d’arbitre central.

Depuis, j’ai le plaisir d’évoluer au centre au niveau R1 et à la touche au niveau N2 et N3. Ma fin de carrière est proche et je pense que je finirais par un retour aux sources en faisant une dernière année en District pour avoir le plaisir d’arbitrer les enfants des joueurs que j’arbitrais il y a plus de vingt ans.

Quel est ton meilleur souvenir ou tes souvenirs ?

Il y a quelques mauvais souvenirs, mais il y a plein de bons souvenirs.
Au niveau footballistique, une de mes meilleures rencontres a été Monaco-Arsenal à la touche en 1999. Des joueurs internationaux étaient présents dans chaque équipe et Arsène Wenger est assez impressionnant quand il vient te parler.

J’ai également un bon souvenir d’une rencontre U15 entre la France et l’Allemagne et d’autres bons moments sur des rencontres amicales avec des équipes comme St-Etienne, Le Havre, Sochaux, la Tunisie, le Maroc…

Un de mes meilleurs souvenirs est également une rencontre de foot adapté (pour personnes handicapées). Un joueur marque en pleine lucarne, il est très fier, mais ses copains ne sont pas contents car il vient de marquer dans son propre but. C’est avec des joueurs comme eux qu’on se souvient qu’on a beaucoup de chance de jouer au football et que la vraie valeur est le partage.

J’ai pris vraiment beaucoup de plaisir à arbitrer ces joueurs. Il y a également pleins de moments conviviaux où les joueurs avec qui on s’est un peu chamaillé pendant la rencontre, viennent boire un coup avec nous et nous finissons par nous connaitre.

Pour ou contre l’arbitrage vidéo ?

Je suis pour l’arbitrage vidéo. Ce n’est pas normal que le monde entier puisse revoir une action et que seule la personne qui doit prendre la décision n’a pas le droit.
Il ne faut pas par contre que la vidéo au foot devienne comme au rugby. On y perd beaucoup trop de temps et on ne savoure plus les actions car il faut attendre la validation de la vidéo.

Je suis partisan du fait que l’arbitre vidéo n’intervient qu’en cas de litige et dans les 15 secondes. Par exemple, sur un hors jeu litigieux, s’il n’y a pas but dans les 15 secondes, il n’y a pas d’intervention de l’arbitre vidéo. Il faut que cela permette de corriger une erreur, ou sanctionner un fautif qui a agit à l’insu de l’arbitre. Mais il ne faut pas que la vidéo bloque les émotions en intervenant constamment, même quand un but est évident.

Que penses-tu du niveau de l’arbitrage en Haute-Loire ?

Je pense que le niveau de l’arbitrage en Haute-Loire est plutôt bon. J’ai été président de mon club et je suis toujours attentif au ressenti des joueurs de Coubon.
Globalement, même si ces dernières saisons on été un peu difficile pour nos équipes, ils me remontent que très rarement des problèmes avec l’arbitrage.

Bien évidement, quand on perd, il est plus facile de dire que c’est à cause de l’arbitre, mais bien souvent il n’est pas seul coupable. Un des principaux problèmes que je rencontre dans les divisions inférieures de notre département, c’est le manque de condition physique de certains arbitres. Comme ils sont plus loin de l’action de jeu, leurs décisions sont plus facilement contestables (qu’elles soient bonnes ou mauvaises). Comme je dit souvent, une bonne décision prise à 40 mètres sera plus contestée qu’une mauvaise décision prise à 5 mètres.

Il est essentiel pour les arbitres comme pour les joueurs d’avoir un minimum d’entrainement. Globalement, sur l’ensemble des arbitrages que je vois sur notre département, je trouve qu’on a de la chance d’avoir des arbitres qui sont plutôt bons et des joueurs qui sont plutôt respectueux. Malheureusement, de temps en temps il y a des dérapages.

Que dirais-tu à un jeune qui souhaite se lancer ?

Devenir arbitre, c’est progresser. Un jeune qui devient arbitre progresse beaucoup plus rapidement qu’un autre. Cela va lui permettre de s’affirmer et d’être plus à l’aise avec les autres. Même, si cela ne se voit pas tout de suite, son entourage va voir cette évolution très rapidement. De même, quand un employeur regarde un CV et qu’il voit un arbitre, il sait que ce candidat est capable de prendre des décisions et de les assumer.

Etre arbitre, c’est aussi la possibilité de découvrir des choses que nous ne penserions pas en tant que joueur (arbitrer à un certain niveau, rencontrer des personnes, aller dans des stades…).

Etre arbitre c’est rester au cœur du jeu, être au contact des joueurs, mais ne pas risquer la blessure. C’est pouvoir évoluer à un certain niveau avec moins de contraintes qu’un joueur (études, blessure, déplacement, vie familiale…)
Les anciens joueurs sont souvent de très bons arbitres, mais seulement beaucoup regrettent de ne pas avoir commencé plus tôt.

Etre arbitre, c’est pouvoir faire du sport en gagnant de l’argent. L’indemnité de match n’est pas très importante, mais elle permet d’aider à financer les études, les sorties, les voyages… C’est un moyen qui est souvent plus agréable que certains petits boulots.

Etre arbitre, c’est avant tout faire des rencontres. Le foot est un sport universel qui permet à toutes les catégories de personnes de se rencontrer. Il y a quelques mésaventures, mais il y a surtout de nombreux échanges très intéressants et enrichissants que beaucoup ne regrettent pas d’avoir vécu.

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